Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. Vue généraleImage
Photo : Olivier Lalonde 2019, © Ministère de la Culture et des Communications
Plat. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat. Détail de la pâteImage
Photo : Olivier Lalonde 2019, © Ministère de la Culture et des Communications
PlatImage
Photo : Marc-André Grenier 1998, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-7 > Opération 6 > Sous-opération B > Lot 4 > Numéro de catalogue 107

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet marqueur de prestige qui témoigne du mode de vie de la bourgeoisie du XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat en faïence est fabriqué en France au milieu du XVIIIe siècle, car il est orné d'un décor peint polychrome de belle qualité qui rappelle les productions de Lyon de cette époque. Peints en orange, en vert, en bleu et en violet, les décors présentent un chien et deux personnages, l'un debout posant la main gauche sur la hanche, et l'autre assis et tenant une tasse. Une verseuse posée sur un morceau de tissu sépare la scène en son milieu. Des rinceaux fleuris, un oiseau et des insectes complètent la composition. Ce type de décor, dit « aux Chinois », représente une scène d'inspiration orientale de pure fantaisie.

Ce plat figure parmi les dernières faïences de France importées dans la colonie avant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Sa présence certifie que l'élite de Québec est alors informée des dernières modes françaises. Le plat est un récipient utilisé pour présenter des aliments. Il fait peut-être partie d'un service de table au décor assorti.

L'artéfact est mis au jour en 1974 dans les latrines de la maison Guillaume-Estèbe, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1753 et 1800. Hôtel luxueux, ce bâtiment en pierre de trois étages est construit en 1751 par Guillaume Estèbe (1701-vers 1779), marchand et garde-magasinier du roi. Dès 1757, il est vendu et change périodiquement de propriétaire et de vocation. Devenant inhabitée à partir de 1957 et menacée de destruction, la maison est acquise en 1959 par la Commission des monuments et des sites historiques ou artistiques. Restaurée, elle contient aujourd'hui une partie de l'administration du Musée de la civilisation.

Les latrines de la maison Estèbe ont livré une assiette aussi produite à Lyon, mais qui présente un décor aux chinois différent. Elle devait appartenir à un service de table différent de celui du plat.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, Caroline GIRARD, Laetitia MÉTREAU et Jean ROSEN. « Pour une typologie stylistique chrono-thématique des faïences françaises retrouvées dans les anciennes colonies d'Amérique (XVIIe-XVIIIe s.) ». Canadian journal of archaeology / Journal canadien d'archéologie. Vol. 40, no 2 (2016), p. 268-296.
BERVIN, George, Céline CLOUTIER et Yves LAFRAMBOISE. La fonction commerciale à Place-Royale 1760-1820. Patrimoine, série Dossiers, 73. Québec, Publications du Québec, 1991. s.p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.