Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat à barbe. Vue de dessusImage
Photo : Alain Vandal 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat à barbe. Vue de dessousImage
Photo : Aurélie Desgens 2015, © Ministère de la Culture et des Communications
Plat à barbeImage
Photo : Marc-André Grenier 1998, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-7 > Opération 6 > Sous-opération B > Lot 4 > Numéro de catalogue 113

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat à barbe a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un objet qui témoigne des habitudes et des modes de vie de la bourgeoisie du XVIIIe siècle et qu'il représente un marqueur social.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat à barbe est fabriqué à Quimper, en France, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le contour ondulé du plat indique qu'il est fabriqué après 1740. Le plat à barbe présente un bassin ovale à large marli muni d'une encoche. Le pied est percé de deux trous de suspension, et le revers comporte trois traces de pernettes, des supports de cuisson. L'objet présente un décor rocaille de belle qualité peint en camaïeu bleu.

Le plat à barbe est un récipient utilisé pour les soins corporels masculins. Il est fréquemment accompagné d'un pot à eau chaude et complété par un rasoir et un bol à savon à barbe. À l'époque de la Nouvelle-France, les hommes se rendent à la boutique du barbier quelques fois par semaine pour se faire raser par un professionnel. Toutefois, certains hommes, membres de l'élite, possèdent leur propre plat à barbe, ce qui suggère qu'ils reçoivent le barbier à la maison.

Le plat à barbe est mis au jour en 1974 dans les latrines de la maison Guillaume-Estèbe, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Hôtel luxueux, ce bâtiment en pierre de trois étages est construit en 1751 par Guillaume Estèbe (1701-vers 1779), marchand et garde-magasinier du roi. Dès 1757, il est vendu et change périodiquement de propriétaire et de vocation. Devenant inhabitée à partir de 1957 et menacée de destruction, la maison est acquise en 1959 par la Commission des monuments et des sites historiques ou artistiques. Restaurée, elle contient aujourd'hui une partie de l'administration du Musée de la civilisation.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, Caroline GIRARD, Laetitia MÉTREAU et Jean ROSEN. « Pour une typologie stylistique chrono-thématique des faïences françaises retrouvées dans les anciennes colonies d'Amérique (XVIIe-XVIIIe s.) ». Canadian journal of archaeology / Journal canadien d'archéologie. Vol. 40, no 2 (2016), p. 268-296.
BERVIN, George, Céline CLOUTIER et Yves LAFRAMBOISE. La fonction commerciale à Place-Royale 1760-1820. Patrimoine, série Dossiers, 73. Québec, Publications du Québec, 1991. s.p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.
POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016. 151 p.