Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de marmite. Face externeImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de marmite. Face interneImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEw-1 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 14 > Numéro de catalogue 10
CeEw-1 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 14 > Numéro de catalogue 28
CeEw-1 > Opération 5 > Sous-opération D > Lot 4 > Numéro de catalogue 27

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de marmite ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils correspondent à un récipient relié à la vie quotidienne des militaires occupant le fort Jacques-Cartier. La marmite pouvait servir à préparer de grandes quantités de mijotés pour nourrir les troupes, ou encore à chauffer une tente ou un petit bâtiment du site lorsqu'elle était utilisée comme braséro.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de marmite correspondent à un récipient tripode provenant d'un contexte archéologique daté entre 1759 et 1760. Les fragments en fonte sont ceux d'une marmite dont les pieds sont moulés en forme de patte de lion. Le corps de la marmite possède deux anses fabriquées à partir d'une tige ronde. Cette marmite a possiblement été fabriquée aux forges du Saint-Maurice, réputées pour produire ce type de marmite à cette époque.

La marmite est un récipient servant à la préparation des aliments, qui est généralement muni d'un couvercle et de deux anses. Ces dernières servent à la suspendre l'objet au moyen d'une crémaillère ou de crochets au-dessus du feu, bien que la marmite puisse être déposée directement sur les braises. Les marmites peuvent aussi être utilisées comme braséros, servant alors à contenir des charbons ardents pour chauffer un petit espace. La marmite est utilisée au fort Jacques-Cartier afin de nourrir les militaires, ou de chauffer un petit espace.

Le fort Jacques-Cartier est construit à la fin du mois de septembre 1759, suivant la chute de la ville de Québec. Ce fort sert de lieu d'hivernement pour les troupes françaises, ainsi que de base pour des expéditions de reconnaissance dans les environs de Québec afin de déterminer les positions des troupes britanniques ennemies et ainsi nuire aux préparatifs de leur campagne militaire suivante. Le site sert également de centre stratégique pour les préparatifs d'une contre-attaque sur la ville de Québec prévue au printemps 1760 et connue sous le nom de la bataille de Sainte-Foy. Malgré la victoire française, la ville n'est pas reprise, et les troupes retournent au fort Jacques-Cartier avant d'être dispersées sur d'autres fronts. Seule une garnison demeure au fort, jusqu'à la capitulation de Montréal en septembre 1760. Les Français sont alors évacués par les troupes britanniques victorieuses.

Les fragments de marmite ont été mis au jour en 2004 sur le site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé. La réaction chimique avec un oxydant et la proximité d'éléments métalliques ont vraisemblablement causé l'apparition de corrosion sur la surface des fragments ainsi que de quelques concrétions ferreuses.

RÉFÉRENCES

SAMSON, Roch. Les Forges du Saint-Maurice : les débuts de l'industrie sidérurgique au Canada, 1730-1883. Ottawa/Sainte-Foy, Patrimoine canadien : Parcs Canada/Presses de l'Université Laval, 1998. 460 p.
SANTERRE, Simon. Histoire et archéologie du fort Jacques-Cartier : 1759, 1760, son rôle dans la défense de la colonie après la prise de Québec. Université Laval, 2008. 212 p.
SANTERRE, Simon. Le fort Jacques-Cartier, l'un des derniers bastions de la résistance française en Amérique du Nord. Résultats de l'intervention archéologique de 2004 (CeEw-1). Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 2005. 134 p.