Céramiques locales
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Les céramiques communes de production locale

Yves Monette

Massivement importées de France sous tout le Régime français (1608-1763), les céramiques communes abondent dès cette période sur les sites archéologiques de la vallée du Saint-Laurent.

À partir des années 1660, la fabrication locale de céramiques communes se développe timidement, sous l’impulsion de quelques potiers français venus s’installer à Québec. Toutefois, pendant tout le Régime français, cette production reste marginale : un flux d'importations déferle depuis les principaux ports de la façade atlantique… Ce n’est qu’au lendemain de la Conquête britannique que l’artisanat céramique se développe au Québec, en s’étendant à tout le corridor de la vallée du Saint-Laurent. Il connaît son âge d’or entre 1780 et 1830, pour ensuite décliner jusqu’à disparaître complètement au début du XXe siècle. En tout, plus de 200 potiers auront été actifs dans l’axe laurentien, principalement entre Québec et Montréal.

Fabriquées avec des matières argileuses extraites des dépôts glaciaires de la vallée du Saint-Laurent, les céramiques communes de production locale présentent un corps céramique de couleur brun rougeâtre ou brun orangé, poreux et recouvert d’une glaçure au plomb. Les contenants produits sont souvent reliés à l'alimentation : bols, jattes, terrines, jarres… On trouve aussi des bouteilles, des plats à oreilles, des pichets, des pots de chambre et de rares tasses.

Sur ce site Web, la sélection proposée cherche à témoigner de l’évolution des céramiques communes sur plus de 200 ans et à faire connaître celles des ateliers de potiers qui ont fait l’objet de recherches exhaustives – avec leurs traits particuliers. Ces artéfacts, qui Illustrent la variété de la production des artisans-potiers québécois, proviennent tantôt des tessonnières associées directement aux ateliers, tantôt de sites de consommation.

Notons enfin – des recherches l'ont démontré – que pour la grande majorité des céramiques locales, la détermination des origines de fabrication doit s’appuyer sur des caractéristiques autres que la forme et la stylistique : il importe de considérer aussi la composition chimique des pâtes.

ARTÉFACTS DE CETTE FAMILLE
Localisation des principaux ateliers de potiers du Québec, 1680-1890 environ
Localisation des principaux ateliers de potiers du Québec, vers 1680-1890.
©Yves Monette. Dessin Andrée Héroux 2003.