Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pierre à fusil. Côté AImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à fusil. Côté BImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEw-1 > Opération 2 > Sous-opération A > Lot 2 > Numéro de catalogue 25

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à fusil a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est associée à des activités reliées à la vie des militaires en Nouvelle-France, soit la guerre et les batailles ainsi que la chasse.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à fusil est taillée sur lame dans un silex blond translucide typique des carrières de silex françaises et provient d'un contexte archéologique daté entre 1759 et 1760. Sa fabrication sur lame l'associe aux techniques de fabrication de tradition française. Pour fabriquer cette pierre à fusil, il est nécessaire de détacher une lame d'un nucléus en silex. La lame est ensuite divisée en plus petites sections qui sont retouchées pour créer les différentes faces biseautées de l'objet. La pierre est importée en Nouvelle-France vers le milieu du XVIIIe siècle et est vraisemblablement utilisée par les troupes françaises postées au fort Jacques-Cartier.

La pierre à fusil est un composant du mécanisme de mise à feu d'un fusil disposant d'une platine à silex. La pierre est insérée dans les mâchoires du chien de fusil, et l'étincelle produite lors de sa percussion sur la batterie permet d'enflammer la poudre fine qui se trouve dans le bassinet. Le feu se communique alors à la poudre insérée dans le canon du fusil et l'explosion expulse le projectile. Les pierres à fusil sont utilisées par les soldats lors des batailles et des confrontations, mais elles peuvent aussi servir pour la chasse. Cette dernière activité était beaucoup pratiquée par les soldats en temps de répit, permettant de varier leur alimentation et parfois de gagner un revenu supplémentaire.

La pierre présente certaines des caractéristiques d'une pierre à fusil sur lame, comme le plateau sur sa face et son dos plat. Toutefois, la taille de ses flancs est atypique. La mèche de la pierre est cassée : il se peut que cette pierre soit un raté de production qui ait été abandonné sur le site du fort.

Le fort Jacques-Cartier est construit à la fin du mois de septembre 1759, suivant la chute de la ville de Québec. Ce fort sert de lieu d'hivernement pour les troupes françaises, ainsi que de base pour des expéditions de reconnaissance dans les environs de Québec afin de déterminer les positions des troupes britanniques ennemies et ainsi nuire aux préparatifs de leur campagne militaire suivante. Le site sert également de centre stratégique pour les préparatifs d'une contre-attaque sur la ville de Québec prévue au printemps 1760 et connue sous le nom de la bataille de Sainte-Foy. Malgré la victoire française, la ville n'est pas reprise, car les premiers renforts qui l'atteignent sont des navires anglais et les troupes françaises se replient au fort Jacques-Cartier avant d'être dispersées sur d'autres fronts. Seule une garnison demeure au fort, jusqu'à la capitulation de Montréal en septembre 1760. Les Français sont alors évacués par les troupes britanniques victorieuses.

La pierre à fusil a été mise au jour en 1999 sur le site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé.

RÉFÉRENCES

CHOUINARD, Alain. CeEw-1, Fort Jacques-Cartier. Rapport de la campagne de fouille. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 1999. 97 p.