Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de carreau de vitre. Vue générale AImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de carreau de vitre. Vue générale BImage
Photo : Olivier Lalonde 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEw-1 > Opération 2 > Sous-opération A > Lot 2 > Numéro de catalogue 24

Contexte(s) archéologique(s)

Corps de garde
Fort
Militaire

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de carreau de vitre ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils témoignent des caractéristiques de l'aménagement des bâtiments présents sur le site du fort Jacques-Cartier.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de carreau de vitre sont vraisemblablement fabriqués en France et proviennent d'un contexte archéologique daté entre 1759 et 1760. La couleur verdâtre du verre à vitre laisse aussi présumer de cette provenance française. Les carreaux de vitre sont des éléments de bâtiment qui servent à garnir les châssis de fenêtre afin de faire entrer la lumière diurne, tout en permettant d'observer l'environnement extérieur. Les deux fragments présentent chacun un petit trait droit incisé près de l'un des bords conservés : ce sont des traces laissées par la taille du verre au moyen d'un outil. Les carreaux sont fabriqués en France et découpés sur place selon des dimensions prédéterminées. Ils sont expédiés dans des caisses en bois et protégés avec de la paille.

Le carreau de vitre est vraisemblablement importé en Nouvelle-France vers le milieu du XVIIIe siècle. Il est utilisé comme élément d'un bâtiment sur le site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé, entre 1759 et 1760. Bien que certains forts français, comme le fort Jacques-Cartier, aient été construits à la hâte avec des matériaux limités, les fragments de carreau de vitre découverts témoignent qu'un des bâtiments était garni d'au moins un châssis de fenêtre vitré. La quantité très limitée de fragments de verre à vitre milite en ce sens.

Le fort Jacques-Cartier est construit à la fin du mois de septembre 1759, suivant la chute de la ville de Québec. Ce fort sert de lieu d'hivernement pour les troupes françaises, ainsi que de base pour des expéditions de reconnaissance dans les environs de Québec afin de déterminer les positions des troupes britanniques ennemies et ainsi nuire aux préparatifs de leur campagne militaire suivante. Le site sert également de centre stratégique pour les préparatifs d'une contre-attaque sur la ville de Québec prévue au printemps 1760 et connue sous le nom de la bataille de Sainte-Foy. Malgré la victoire française, la ville n'est pas reprise, car les premiers renforts qui l'atteignent sont des navires anglais et les troupes retournent au fort Jacques-Cartier avant d'être dispersées sur d'autres fronts. Seule une garnison demeure au fort, jusqu'à la capitulation de Montréal en septembre 1760. Les Français sont alors évacués par les troupes britanniques victorieuses.

Les fragments de carreau de vitre ont été mis au jour en 1999 sur le site du fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé. Ils se trouvaient à l'emplacement d'un bâtiment situé du côté nord du fort et identifié comme étant possiblement un corps de garde. La fenêtre vitrée permettait aux soldats en poste dans le corps de garde d'observer les va-et-vient extérieurs tout en profitant de la chaleur émise par un poêle en fonte ou un âtre à l'intérieur du bâtiment.

RÉFÉRENCES

CHOUINARD, Alain. CeEw-1, Fort Jacques-Cartier. Rapport de la campagne de fouille. Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 1999. 97 p.