Laboratoire d'archéologie du Québec
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Assiette. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Assiette. DessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Assiette. DessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-61 > Opération 1 > Sous-opération L > Numéro de catalogue 277

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'assiette a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un exemple de faïence anglaise du XVIIIe siècle ornée d'armoiries. La faïence armoriée permet à son propriétaire d'afficher son statut social.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'assiette en faïence blanche est fabriquée au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle. L'origine de cette assiette lourde à pâte jaune demeure incertaine. Il s'agit probablement d'une production des Pays-Bas, mais pas de la ville de Delft. L'assiette viendrait plutôt des Flandres, soit de la Belgique actuelle. Elle présente le même profil et est issue du même modèle que certaines autres assiettes de Flandres ornées d'un filet bleu sur le marli et d'un médaillon au centre.

L'assiette est un récipient utilisé pour le service et la consommation des aliments. Celle-ci, ornée de chiffres, est également un marqueur du statut social de son propriétaire. Les chiffres d'une personne sont ses initiales, lorsque ces dernières sont écrites en lettrines ou dans un style particulier et reconnaissable. Les chiffres sont des lettres, et pourtant, celles-ci se rapprochent des armoiries ou du blason, en raison de leur caractère signalétique : elles peuvent être brodées sur des mouchoirs, des serviettes, ou sur tout linge. Les chiffres peuvent remplacer les armoiries ou le blason, lorsque la famille ne possède pas ces insignes. Sur cette assiette, les lettres « FF » sont imbriquées et enchâssées dans une couronne de laurier qui est surmontée d'une couronne similaire à celle de l'empereur du Saint Empire romain germanique, saint Édouard.

L'artéfact est mis au jour en 1975 dans les latrines de la maison Perthuis, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1699 et 1750. Construite par les Sulpiciens en 1644, la maison abrite d'abord un magasin, détruit lors de l'incendie de la Basse-Ville en 1682. Une nouvelle maison est érigée sur les ruines, et est plus tard vendue au marchand Charles Perthuis (1664-1722) en 1699. Le bâtiment change ensuite périodiquement de propriétaire et de vocation et fait l'objet de diverses rénovations. Entre 1970 et 1973, le ministère des Affaires culturelles acquiert le bâtiment, pour le céder plus tard à des propriétaires privés.

Les lettres « FF » se trouvant sur l'assiette ne correspondent à aucun des habitants de la maison Perthuis au cours du XVIIIe siècle. Cette assiette n'a donc pas été commandée par un membre de la famille Perthuis.

RÉFÉRENCES

L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.