Emballage d'artefacts
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Comment expédier les artéfacts

L'envoi d'un artéfact ou d’une collection archéologique représente toujours une opération délicate. Tout doit être mis en œuvre pour protéger les objets des chocs et atténuer les effets directs et indirects des vibrations qui surviendront inévitablement lors du transport.

Voici quelques recommandations de base. Mais pour toute question sur le transport ou la manutention, n'hésitez pas à consulter les professionnels du Centre de conservation du Québec.

La préparation

Avant la mise en caisse, un constat d’état doit impérativement être rempli, avec examen attentif des artéfacts et photographie(s) de chacun d'eux.

Le choix du transporteur

Prenez entente avec un transporteur spécialisé en œuvres d’art : des objets mal manutentionnés risquent d’être endommagés. Lors de ce choix, d'une importance cruciale, tenez compte des éléments suivants :

  • la nature de l’objet ou de la collection à expédier : fragilité, poids, taille, besoins spéciaux…;
  • la durée et le mode de transport (destination);
  • les conditions météorologiques;
  • la date de livraison prévue;
  • la réputation de la compagnie.

Il vous revient d'informer l'entreprise de toute exigence particulière – un véhicule chauffé pour un transport hivernal, par exemple.

Assurez-vous également que :

  • l’entreprise accepte d'effectuer le transport d'artéfacts et de collections patrimoniales;
  • le transporteur est bien assuré;
  • les chargements à l’intérieur du véhicule de transport seront solidement attachés : il faut absolument empêcher tout mouvement d'une pièce mobile ou instable;
  • l’envoi sera consigné et sa progression pourra être retracée;
  • la date d’arrivée de l’envoi vous sera fournie, au moins de façon approximative.

L'emballage

Un bon emballage est celui qui saura protéger les artéfacts des nombreux risques liés au transport :

  • chocs et vibrations, perforations, bosselures, abrasion, saleté, déformations, compression…
  • environnement inadéquat : température ou humidité relative inappropriées, eau, polluants, insectes et autres animaux nuisibles…

Des emballages adaptés sont à prévoir : les artéfacts pouvant être très différents les uns des autres, il n’existe pas de directives convenant à tous. Là encore, il s'agit de respecter des précautions de base et… d'agir avec bon sens.

  • Choisissez une méthode d’emballage appropriée à l’état de l’objet, à sa taille, à son poids et au mode d’expédition.
  • Utilisez des matériaux d'emballage conformes aux normes de conservation. Pour en savoir plus, consultez la base de données Préserv’Art du CCQ (http://preservart.ccq.gouv.qc.ca/).
  • Rassemblez les matériaux d'emballage dans une zone propre et dégagée.
  • Emballez les objets avec un soin tel qu'ils ne seront pas abîmés même si les instructions de manutention ne sont pas minutieusement respectées pendant le transport.

L'étiquetage du contenant

Toute boîte, caisse ou carton doit être identifiée clairement, avec les références de l’expéditeur et du destinataire.

  • Placez deux étiquettes d’adresse recouvertes de plastique sur différentes faces du contenant. Utilisez du ruban large transparent pour couvrir les étiquettes de papier ou écrivez l’adresse directement sur le contenant à l’aide d’un marqueur permanent noir, sauf s’il s’agit d’un contenant réutilisable.
  • Indiquez sur chaque étiquette les noms, adresses et numéros de téléphone de l’expéditeur et du destinataire.
  • Indiquez le poids total du contenant sur l’étiquette.
  • Inscrivez au besoin des instructions sur le contenant : « FRAGILE », « GARDER CONGELÉ », « HAUT/BAS »…
  • Assurez-vous d’enlever toutes les étiquettes et instructions se rapportant à un envoi antérieur.

Les contenants peuvent être accompagnés de plans de déballage et d’outils adaptés.

Le déballage

  • Votre destinataire (ou vous-même si vous recevez les artéfacts) doit accuser réception des objets et vous informer de leur arrivée.
  • Avant de déballer les artéfacts, il faut leur permettre de s’acclimater aux nouvelles conditions ambiantes. Si les objets ont été exposés au froid ou à la chaleur, un temps d'attente de 12 à 24 heures doit être respecté.
  • Procédez ensuite au déballage dès que possible au cas où un objet aurait besoin de soins immédiats.
  • Avant de sortir un artéfact du contenant, retirez le matériel d’emballage qui l'entoure. L'objet sera plus visible et cela facilitera sa manipulation.
  • Quand le contenant aura été vidé, vérifiez bien les matériaux d’emballage pour vous assurer qu’aucun petit objet ou fragment n’y est resté attaché.
  • Un constat d’état doit être fait à partir de celui qui a précédé l’emballage. Si un contenant a été mal emballé, avec bris conséquents, consignez la situation à l’aide de notes et de photographies et avertissez la personne responsable des collections. Signalez aussi sans délai à l’expéditeur et au transporteur tout écart ou dommage observé.
Nettoyage d'artefacts au Laboratoire d'archéologie du Québec
À Pointe-du-Buisson, Musée québécois d’archéologie, le déchargement de la caisse qui recevra une précieuse pirogue prêtée pour une exposition.
© Pointe-à-Callière, photo Marie-Ève Bertrand, 2016.
Le déballage de la pirogue à son arrivée en salle d'exposition.
© Pointe-à-Callière, photo Alain Vandal, 2016.